Quelques
images et leur petite histoire:
Hubert
Hodenius et Anna Custers et leurs enfants
Hubert (Joannes Wilhelmus Hubertus) Hodenius, Aachen vers 1912 |
La signature de Hubert sous l'acte de naissance de Therese |
Hubert (Joannes Wilhelmus Hubertus) Hodenius était né
à Voerendaal, dans le sud des Pays Bas, le 12 avril 1841. Il mourut à Aix-la-Chapelle (Aachen),
en Allemagne – une vingtaine de kilomètres de Voerendaal – le 8 juin 1921. Quand Il perdit sa femme le 27 août 1899 (à
Simpelveld), il y avaient encore six enfants, dont une avait trois, un avait
cinque et une autre avait dix ans. La fille la plus aînée était ou devenait
enceinte; elle était obligee à marier avec son ami français et émigrer avec lui
en France. Son père ne voyait d’autre choix, que d’amener deux ou trois de ces
enfants à l’orphelinat. Des
actes de naissance et de décès l’appelent “agriculteur” (“landbouwer”),
“journalier” (“dagloner”), “charretier”
(“voerman”) et “valet-charretier” (“voerknecht”).
Livre de prieres de Anna Maria "Hodinius" |
Registration de naissance de Anna (Maria Cornelia) Custers |
Anna (Maria Cornelia) Custers (ou Kusters ou Cüsters)
était née à Ubachsberg (Voerendaal) le 8 décembre 1856. Elle avait quinze ans de
moins que son mari. Elle perdit deux enfants (Anna Margaretha, à l’ age de
presque trois, et Anna Maria Gertrudis). Elle-même n’avait que 42 ans quand
elle mourait. La famille était pauvre. Nous n’avons pas de photo de Anna Custers.
Ma grand-mère gardait son anneau nuptial, une autre fille gardait son petit
livre de prières. De ce livre voici une photo. Dans le livre est l’image mortuaire de son mari.
Depuis hier (18 janvier 2015) nous avons aussi la régistration de sa naissance.
MARIE (Maria
Elisabeth) était l’aînée. En 1899 elle partit pour Alsace-Lorraine; elle probablement ne revoyait sa famille
qu’en 1957. Nathalie Hironimus m’écrivait le suivant: “D'après ma belle-mère
Janine, pour qui Wernert Joseph [l’époux de Marie] était l'arrière grand-père,
il travaillait dans les chemins de fer et aurait rencontré Marie-Elisabeth en
Hollande lors d'un voyage professionnel. Elle serait tombée enceinte et ils
auraient donc ‘été obligés’ de se marier. Par contre, je ne sais pas du tout
quand ni où ils se sont mariés. Janine est née en 1950 l'année où Joseph est
décédé, elle ne l'a donc pas connu. Dans son souvenir Marie-Elisabeth était une
dame souriante et très gentille. Elle faisait tout le temps du crochet. Elle ne parlait pas le
français et pas bien l'alsacien qui est un dérivé de l'allemand. Je
ne sais pas si elle a été heureuse, mais Janine m'a dit qu'elle avait le mal du
pays ; son pays et sa famille hollandaise lui manquaient. Marie-Elisabeth et Joseph ont eu 7
enfants (…).” L’enfant aînée de la liste de Nathalie était né en 1902. Si
cela est correct, Marie et Joseph ont perdu l’enfant dont Marie était enceinte
en Hollande.
Hubert et sa mariee Maria (Elisabeth) Brouns en 1912 |
MATHIEU (Johannes Mathias) était un homme extrêmement
aimable. Je l’ai visité quelques fois avec ma grand-mère, cet homme petit et d’apparence
fragile, mais en réalité très fort. Mathieu et son epouse Maria (1888-1960) avaient quatre filles et un fils. Il habitait chez une de ses filles, tout près
d’où il était né. Ses années sont 1882 et 1972. Dans sa jeunesse il était
roulier. Était-il charretier, comme son père – et, peut-être, avec lui? Pendant
quelques années il habitait Aachen, juste comme son père, mais il changeait
l’Allemagne pour son ancienne patrie. Vers la fin de la Seconde Guerre
mondiale, en 1944, ma mère et sa famille, qui habitaient cinque cent mètres de
l’Allemagne, vivaient en évacuation chez “oncle Mathieu” et sa famille.
Louis (fils) et Maria devant la boulangerie |
La famille francaise chez mes grand-parents, Kerkrade vers 1958; debout (de gauche a droite): ma mere, le Francais (Lucien Wernert?), ma grand-mere et Louis, au premier rang: Margot et moi |
Louis et Margot chez la famille en Alsace-Lorraine |
FIENCHEN (Maria Josephina) et Louis Gatignon, son mari, avaient une boulangerie à Eijgelshoven, le village de ma naissance. Louis et Fienchen mouraient avant de ma naissance, Louis en 1949, Fienchen en 1953. Ma grand-mère avait étée comme l’enfant de la maison chez eux. Et ma mère gardait des souvenirs très chers de son oncle, qui – avec son charrette de cheval - l’attendait à la sortie d’école. D' apres leur belle-fille (Margot Vredeveld, en 2011) Fienchen et Louis perdaient leur boulangerie par leur bonte. Pendant la guerre il fallait des tickets de distribution pour acheter quelque chose. Si des clients n'en avaient pas, Fienchen et Louis n'avaient pas le coeur de leur refuser du pain. La consequence etait que Louis et Fienchen a leur tour ne gagnaient pas des tickets necessaires pour acheter de la farine pour faire leurs pains. Quoi qu'en soit, leur fils Louis devenait mineur. Ce Louis n' avait qu'une soeur, Maria. Un jour Louis decidait a visiter sa famille en France.....en vélomoteur, et accompagné de sa femme Margot. A Margot nous devons le livre de prieres de Anna Custers.
Au premier rang: Billa et Peter avec leur Hubert, Aachen vers 1935 |
BILLA (Maria Sybilla, 1889-1972) devenait Allemande. Elle habitait Aachen, pendant quelque temps avec son père. Billa était marié avec Peter Gronen. Ils n’avaient qu’un fils, Hubert. Sa femme Otti (Ottilia Schiefer) était une beauté chaleureuse. J’étais choqué quand elle mourait soudain en 1971, a l'age de 45. Mes yeux d’enfant voient encore et mes oreilles entendent la douleur de son mari. La vie parfois est sans pitié. Et, particulièrement pour des enfants et des jeuns gens, il y a des mystères. Deux ans et demie plus tard ma grand-mere mourut. Mon oncle Leo, mon pere et moi allaient le raconter a la famille allemande, a peu pres de quinze kilometres de nous. "Apres d'avoir visite Hubert, il nous faut laver les mains", quelqu'un remarquait. Hubert n'etait pas a la maison, mais sa cousine etait chez soi. Je comprenais qu'elle condamnait son cousin fortement, mais "en presence de ce garcon [moi - j'avais dix-sept ans] on ne peut pas parler de ca!" Qu'est-ce-que en penser? Quoique mon allemand etait presque parfait et quoique j'etais en guerre avec tout le monde (moi-meme inclus et seulement ma grand-mere exclus), je n'osais pas le demander, peut-etre parce que je craignais en moi-meme quelque chose........ Trente-huit ans et une douzaine d'amis plus tard j’étais choqué quand meme. Une tante me révélait le secret: Otti s’avait empoisonnée parce que son mari était homosexuel et s'amusait avec des hommes. Otti se sentait abusée. "Ihr habt es gewusst!", "Vous l'avez su!" Les photos montrent sa belle-mère Billa et sa famille dans un temps peut-être plus heureux.
(Johannes) HUBERT (1893-1964) était aussi Allemand.
Malheureusement! Hubert et sa Lieschen avaient deux enfants, dont un fils. Ma mère se le souvenait comme un garçon très
gentil. Mais il était
Allemand. Et il était né en 1923. Le pauvre gars devenait militaire. Il n’avait
pas de choix. Il choisit la marine. Et perdut la vie. En France, à Hardinghen. Ses
parents voulaient le visiter dans l’hôpital, mais à la gare on leur annonçait
que leur Mathias avait succombé. Ma grand-mère m’a raconté ses derniers mots:
“Mutti, Mutti, meine Beine!” – “Maman, maman, mes jambes!” (Mathias avait perdu
les jambes.) C’était le 28 mai 1944. Pour ma grand-mère et sa famille la fin de
la guerre viendrait bientôt.
Therese et Fienchen devant la boulangerie, 1912 |
Joseph et Therese avec leur premier enfant - 1926 La fille ne deviendrait que six semaines. |
1931, La famille est complete |
Therese et Fienchen, vers 1951 |
Therese, 1973 |
THERESE (Anna Maria Theresia, 1896-1973) était l’amour
absolue de mon enfance. Elle avait trois enfants, dont l’aînée mourut quand
elle avait six semaines. Ma mère (Catharina, 1927-2010) et Leo (1930-2004) sont les autres enfants. Ma grand-mère avait
aussi un mari, mon grand-père (Joseph Hermans, 1899-1970). Je n’avais pas l’impression, qu’il
aimait son épouse. Moi, a mon tour, je n'aimait pas mon grand-papa pour ça.
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