(Bandes sonores et quelques notes de notre interview à Notre-Dame de Lumières (Goult, France) le 4 octobre 1998 - en particulier pour mon livre "Geest van bevrijding. Henk Schram en zijn zien, oordelen, handelen [1919-1984]". Marcel Ayrinhac était né le 15 novembre 1915 et a mouru le 28 mars 2012.
En 1956 deux Tamouls descendaient par le train à
Colombo. J'entends dans la rue du mouvement, de la bagarre. Je voyais
deux Tamouls qui étaient vraiment massacrés par les Singalais.
J'en ai attrapé un, je le mets dans l'intérieur du centre jociste
et puis ferme la porte avec des barres. Dedans je lui ai donné des
pantalons, parce qu'il était habillé en Tamoul, et je l'ai fait
sortir de l'autre côté. Et j'ai appelé la police. L'autre homme
était son frère. Je ne sais pas ce qu'il est devenu - ils l'ont
certainement tué. Il y avaient eu des tués ce jour là, il y a eu
des types brûlés avec de l'essence. C'était la première révolte
entre Singalais et Tamouls.
(Comment
était-ce possible? Il y avaient-ils des hostilités auparavant?)
C'est un peu la faute aux Anglais, parce que pendant l'occupation
anglaise ils ont mis en place dans l'administration des Tamouls.
(Oui,
mais il y avaient-ils des hostilités entre ces deux populations
auparavant?) No!!! Quand Sri
Lanka est devenu libre, les Singalais bouddhistes, beaucoup plus
nombreux que les Tamouls (qui sont plutôt hindou) ont pris tous les
postes petit à petit dans l'armée, dans le port, dans
l'administration, partout. Le premier-ministre Bandaranaike a
mis comme langue nationale le singalais et la réligion bouddhiste
comme réligion d'état. Alors petit à petit les Tamouls ont voulu
être indépendants.
(Marcel,
pourquoi es-tu devenu Oblat de Marie Immaculée?)
(ricanant:) Parce que j'ai été mis à la porte d'une autre
congrégation à dix-sept ans. [Père Marcel me donne la première
partie de ses mémoires.
Il y en a deux copies en total, de ce livre de 117 pages. SOUVENIRS
1919-1995 est
le titre. JE ME RACONTE.] (As-tu
l'écrit toi-même?) Oui, oui, oui,
deux fois à la plume et deux fois à la machine à écrire. Ça a
été un énorme travail. Tout me revenait en mémoire, j'ai retrouvé
tout ce que j'avais fait, et surtout les bêtises. [Il éclate de
rire. Il a noté ses mémoires parce qu'il prendrait plaisir à ça
et il ne veut pas qu'elles seront publiés, au moins pas avant qu'il
a mouru.] (J'espère que tu auras cent
ans, ou même plus.) Si j'arrive à
cent ans, peut-être je les publie.
[Pater Marcel is opgegroeid in het departement Aveyron.]
Nadat ik was weggestuurd, heb ik tegen de pastoor gezegd dat ik niet
meer wilde. "Marcel, non. J'ai un copain. On a fait la Grande
Guerre ensemble, on a fait Verdun, on a été appellé ensemble. Il
est Oblat de Marie Immaculée et va me voir demain. Est-ce que je
peux l'ammener chez ta maman?" Il est venu lendemain. Ce qui m'a
plu, est qu'il a commencé à parler en patois. Il(s) étai(en)t
missionnaire(s). J'ai demandé: vous êtes missionnaires au
loin? "Oh oui, en Ceylan, en tout Afrique du Sud..." Je
voulais aller aux missions étrangères.
(Pourquoi? Quelle était l'attraction?) L'attraction
c'était... Au contraire: c'était une répugnance pour le clergé
seculier. Je voyais vivre mon curé pour cent-dix habitants. Il y
avait un autre par là pour quatre-vingt-dix habitants, trois autres
pour six- ou sept-cents habitants! Alors je voulais partir, et pour
ça il faut devenir missionnaire. Et j'ai eu la chance d'être
prisonnier. Pour moi la prison a été une grâce. Tu sais pourquoi?
Pendant la guerre personne ne partait en mission. Nous étions treize
en noviciat - (grinnikend:) je suis le seul à être parti en
mission: après la guerre j'avais encore trois ans d'étude à faire
- trois ans de théologie, à trente ans, quand je suis revenu [uit
Duitsland]. J'ai commencé mon renseignement scolasticat en
'35 et l'ai terminé en '48, treize années après. Ah, c'était dur!
J'ai failli plusieurs fois abandonner, même une fois parce qu'une
jeune fille m'attendait - je voulais me marier. Et moi-même j'ai
jamais compris mon geste. Je venais dire à mon supérieur que je ne
rentrerais pas. Il m'a dit: "Mon frère - vous me permettez que
je vous appele mon frère - faites une bonne retraite!" Je l'ai
fait, j'étais là (à Lumières), un courier est venu avec une
lettre de cette jeune fille, qui m'avait dit: "Marcel, je vais
en vacance en Périgord. J'aime de te voir là bas." Elle
m'écrit, il y avait sa photo dedans. "Elle est mignon",
mon supérieur disait... Je mets le photo dans le panier! (Pourquoi?)
Tout le monde me l'a demandé. Je ne sais pas. J'ai pas lu la lettre.
Elle était une amie de ma soeur qui était à Paris. J'ai dit à ma
soeur: "Dis lui que j'ai choisi le Seigneur!" Et je demande
au Seigneur de .?. quelq'un pour elle... Elle est bien mariée
et a quatre enfants. Je le sais par ma soeur, mais je n'ai jamais
voulu la rencontrer. Je n'ai jamais compris la geste... [De pater
maakt een scheur-beweging.] (...de déchirer la photo...) ...la photo
et tout.
[Pater Marcel komt uit een arm gezin van twaalf kinderen
en is opgegroeid op het platteland.] Mon père était charron dans
une grosse ferme de huit-cent hectares. Je pense que mon père
ne savait ni lire ni écrire. Maman, elle avait la force d'une
cinquième, quatrième. Tous mes frères et soeurs ont quitté
l'école à douze ans, même avant douze ans, pour travailler. Les
filles travaillaient comme `maiden', eh bonne, et les garçons `as a
shepherd', c'est comme pâtre, comme berger, dans les fermes. Après,
tous sont montés à Paris, à l'âge de dix-sept ans. Mon jeune
frère et moi ont eu des études. Mon frère est parti pendant la
guerre dans le maquis. De là il est parti en Espagne pour partir en
Afrique, et il a fait toute la campagne de France (de Toulon jusqu'en
Allemag...). (Alors tu étais une exception?) Oui, mon frère et moi,
c'était une exception. Ma soeur aînée et mes deux frères aînés
même n'ont pas le certificat d'études: il fallait travailler, faire
un peu d'argent pour la famille.
(Marcel, quelle était la préparation d'un
missionnaire?) On a fait toutes les études. (Oui, mais as-tu, par
exemple, appris des langues étrangères?) Non, à Bordeaux au
collège des jésuites j'avais commencé l'allemand. (Pourquoi
l'allemand?) Comme ça. Dans ma vie tout a été providentielle.
Allemand, pourquoi? Quand j'étais prisonnier, ça m'a servi; à
Berlin j'ai été interprète (Dolmetscher) dans six mois.
(As-tu appris des langues chez les oblats?) Non, les
autres apprenaient l'anglais au juniorat, mais moi je ne l'ai pas
commencé. Quand je suis arrivé à Ceylan, je ne connaissais que
deux mots anglais: good night, good morning. Mais j'ai appris
l'anglais là bas, à Sri Lanka, simplement. (Ça m'étonne parce que
les missionnaires devaient s'aider dans une autre langue.) Oui, mais
à l'époque on n'apprenait pas des langues en France. Ils
apprenaient les langues là ou ils allaient: l'Esquimau esquimau, le
singalais à Sri Lanka, l'espagnol ou le portuguès en Amérique du
Sud.
(Comment es-tu allé à Ceylan: avais-tu le choix?) Tout
ça est écrit là dessus [in de memoires] - ne t'en fais pas - et
beaucoup plus précis que je dis maintenant. Un an avant de partir,
chaque scolastique écrit au supérieur général pour lui donner les
préférences: on a le choix de deux ou trois postes. Moi j'avais
demandé le Laos et le Cameroun. (lachend:) J'ai eu ni le Laos ni le
Cameroun, j'ai eu le Sri Lanka. (Était-ce ton troisième choix?)
Non, je n'avais fait que deux choix. Nous avons été choisis pour
Sri Lanka parce que nous avons été ordonnés prêtres par
Monseigneur Cooray. Il avait posé une condition: "Je vais faire
les ordinations en Notre-Dame de Lumières, si on me donne deux pères
de ceux que je vais ordonner." Nous étions cinque: le père
Nivelet, le père Bobichon, le père Tardy, le père Troncy et
moi-même, le père Ayrinhac. Et c'est le père Troncy et le père
Ayrinhac, qu'on a choisi. (Pourquoi Thomas Cooray faisait-il les
ordinations?) Il était en France. Alors on l'a demandé. (Était-ce
une honneur?) Pour nous, oui: on préférait un évêque missionnaire
que l'évêque d'Avignon. (Pourquoi?) Il était oblat. (L'évêque
d'Avignon ne l'était pas?) Non, les évêques oblats sont dans les
missions.
(As-tu connu la JOC en France déjà?) Pas en France,
mais je l'ai connu en Allemagne, dans les camps prisonniers. L'Action
Catholique était défendu. .....?....., et il est mort dans les
camps de concentration de la Baltique, Lucien Crocy, ah saint Lucien
Crocy - il était S.T.O. (service de travail obligatoire: les
Allemands obligaient des jeunes gens, sinon tu vas à la maquis).
(Qu'est-ce que ça veut dire, la maquis?) Les
maquisards, comme le père Schram: ils travaillent contre l'ennemi.
On l'appele maquis, parce qu'ils sont allés dans les maquis, dans
les forêts.
Pas les premières années, mais la troisième année
des groupes d'Action Catholiique s'étaient formées parmi les
prisonniers. Pour aller l'un à l'autre, qu'est-ce qu'on faisait? On
faisait du basket-ball. Moi j'étais dans la deuxième équipe. On
allait dans les camps jouer le dimanche. La deuxième équipe jouait
d'abord et quand la première équipe a joué, nous avions une
réunion. (Qu'est-ce qu'on pouvait faire?) Eh, on faisait... (Parler?
De quoi?) On parlait de notre travail. On parlait des prisonniers. On
était jeune. On a essayé quand même de donner un esprit à ce vie
de prisonnier. Et ensuite quand sont venus des jeunes gens de
l'S.T.O., ils ont formés des groupes - beaucoup de ceux qui sont
venus, faisaient parti de la JOC française.
(Alors tu es allé à Sri Lanka...) Oui, en octobre '48.
J'ai commencé à Moratuwa, Saint Sebastien, comme assistent. Le curé
était un Français, ensuite il y avait le père Dassanayaka (qui
était un Singalais) et moi-même. (Qu'est-ce que tu pouvais faire là
bas?) Apprendre la langue: le matin je faisais l'Anglais,
l'après-midi le Singalais. (Comment pouvait-on le faire?) On m'a
donné un teacher: à Moratuwa on parlait beaucoup Anglais, et
Singalais - tous les deux. Ce n'était pas un village; Moratuwa
faisait à peu près trente-mille habitants à l'époque. (Mais
savait-il [die leraar] aussi le Français?) Nòòòn, c'est pas
nécessaire: je ne l'ai pas compris tout de suite, mais petit à
petit j'ai commencé à comprendre, et il m'a montré sur les livres.
[Hij liet plaatjes zien of wees dingen aan waarbij hij het Engelse
woord noemde.] L'après-midi j'allais sur la plage avec les enfants
[lagere-schoolkinderen]: ils ne connaissent pas beaucoup de
mots, mais avec ceux qu'ils connaissent ils peuvent tout dire,
et leur voix est claire. Ils m'apprenaient tous les vilaines mots.
(schatert:) Quand je suis rentré, j'ai dit: père, j'ai appris des
mots nouveaux aujourd'hui. "Les quels as-tu appris? - Ne dis pas
ça: c'est du saleté!"
Le père de la paroisse voisine (Koralawella), Moyse
(qui était Belge), après dix ans partait en vacances. Monseigneur
Cooray stuurde mij naar die parochie toe. Je connaissais ni Anglais
ni Singalais. Als ik de biecht afnam en de absolutie moest geven,
dacht ik: als ik het niet heb begrepen, het gaat erom dat Hij het
heeft begrepen! Mais pour prêcher... Je savais lire Singalais et
connaissais un peu d'Anglais. Il (Cooray) m'a dit: "Vous aller
faire un petit sermon en Anglais - sept, huit phrases - et vous
faites traduire ça par le teacher et puis vous le lisez!"
J'étais janvier, février, mars, avril (1949) - quatre mois - à la
paroisse. Incroyable! Le Seigneur m'a mis dans des situations
vraiment... Après, au moi de mai 1949, je suis allé au scolasticat
(grand-séminaire).
(Une question, Marcel. Tu viens de la France dans un
tout autre pays. Quelles étaient tes premières impressions?)
(grinnekend:) En descendant du bateau... (Es-tu allé en
bateau?) Il n'y avait pas d'avion à l'époque pour les grandes
voyages. Ça a commencé vers '50, '52. [Henk Schram is door
oorlogsomstandigheden wèl met het vliegtuig gegaan.] On est
descendu du bateau. On était sept jeunes oblats: cinq pour Colombo,
deux pour Jaffna. On est parti de Marseille. La première impression
que j'avais en descendant est: tout le monde est dans la rue! Et j'ai
dit: il n'y a que des femmes - parce que je voyais des hommes, nouant
leurs cheveux en arrière en chignon. Et puis, leur sarong était
comme une jupe. Ha, ha, ha, quand ils se retournaient, je voyais
des barbes! Et puis ensuite, oh la la, "Ils vont me tuer dans ce
pays, conduisant à gauche!" Je n'étais pas habitué de ça,
j'ai eu peur.
(Colombo, était-ce une grande ville?) Oui, déjà à
l'époque et c'était une ville très étendue. [Bij] Eddie de Silva
il y avait des gardins, des tours, des villas - c'était magnifique,
Colombo. Le vieux Colombo, il y avait le Pettah, il y avait le
centre... (Raconte de celà! Comment était le Pettah par exemple?)
Le Pettah, c'était des slums. (Oui?) Eh oui, excepté Main Street:
les commerçants. Mais à Maliban Street, c'était des slums.
Chekku Street... Tu as été à Chekku Street?
(Peut-être.) C'est à Kotahena. J'y ai fondé un centre pour des
gosses de la rue: je les faisais coucher dans la vieille église.
(N'avaient-ils pas de famille?) ..iets met `absent'.. Comme en
Amérique du Sud. Oui, oui, certains étaient abandonnés. Je
les ai donné le soir une tasse de thé avec une banane, un morceau
de pain. Et puis j'allais coucher le soir avec eux: je partais à
dix, onze heures du soir du centre de la JOC dans ces ruelles. Eh
bien, un visiteur de Rome, le supérieur-général est venu à
Colombo. Le père Lucas, quand il a vu les conditions dans lesquelles
je vivais là bas, m'a interdit de venir là. (Comment pouvait-il
l'interdire?) À l'époque c'était comme ça. J'aurais refusé
maintenant. Mais à l'époque, c'est une autre mentalité.
(D'obeissance?) Oui, d'obeissance. Alors, j'ai abandonné ces
gosses.
(C'était exceptionel, ce que tu faisais, je pense.)
Qu'est-ce que ça veut dire? (Que les autres prêtres ne le faisaient
pas.) Non, tout ça c'est la conséquence de la JOC, du centre:
c'était un centre social en même temps. Schmitt, t-a-t'il parlé de
son Friendship House? [Ayrinhac bedoelt: Boys Town.] C'était
magnifique. Quand il est parti, ça a continué. Nous avions un
Friendship House au Collège Saint Joseph. (Mais les bidonvilles: tu
n'étais pas accoutumé de ça.) Personne ne l'était, même pas Edna
de Silva. Quand elle allait dans les bidonvilles, en face du Collège
Saint Joseph elle est tombée dans la boue et a perdu conscience -
tellement choquée. (Marcel, tu vas à Kotahena, tu vois des
enfants - comment faisais-tu des contacts?) C'est facile, des gosses.
Si tu leur donne une banane, ils viennent tout de suite. Dans les
bidonvilles la même chose: c'était facile. Ce jour-là Edna de
Silva est tombée. Quand elle est revenue, elle était salie, la
pauvre. J'ai dit: Edna, enfin vous avez compris ce que c'est la
misère. Cette femme a changé totalement: une femme qui a tout
en abondance, se mit en service des autres. La cantine à Bailli
Street était dirigée par une soeur de la Sainte Famille...
(Marcelline?) (Ayrinhac barst uit in enthousiasme:) Marcelline,
je cherchais le nom! C'était pour les filles qui travaillaient
soi au ..?.. soi à Cargills (un grand magazin). On préparait des
repas pas chers. Un type fortuné nous avait donné un bâtiment - en
bas était la cuisine et en haut une grande salle pour une
cinquantaine de personnes. Les filles y venaient pour manger. Et qui
venait les servir? Edna, femme d'avocat, femme(s) de ..?.., si bien
qu'un jour une fille demandait à Edna: "Où tu travailles toi?"
Elle pensait que Edna était une travailleuse! C'est beau ça:
tellement était-elle simple.
(Marcel, tu viens à Sri Lanka - quelles étaient tes
idées pour y faire?) Non pas pour convertir. (Non?) Non, mais
annoncer l'évangile, qui est amour les uns pour les autres. Ça est
pour les bouddhistes, les hindouistes, les muselmans: pour tout le
monde - "Aimez-vous les uns les autres!"
Je pense que je n'ai converti qu'un seul Singalais. Il
m'a écrit...[Mémoires 94] Ik hoef niemand te bekeren. Dat zou
hetzelfde zijn als dat iemand mij zou vragen moslim of boeddhist
te worden. C'est atroce ça, c'est terrible! (À l'époque ce n'était
pas abnormal.) Oui, mais quand même: moi, lui demander de sorte que
je le force presque à devenir chrétien - non, jamais! S'il veut se
convertir, je le convertis.
Toute leur éducation est bouddhiste: même quand il
mange, même quand il se lave, tout est bouddhiste, comme en
nous tout est chrétien. Alors, demander à ces gens-là d'abandonner
toute leur culture, pour ainsi dire, c'est terrible. (Faut-il
abandonner son culture pour devenir catholique?) Oui, à
l'époque: la façon de penser, nos dogmes... Il faut faire une
réligion chrétienne ou catholique pour eux. On a construit des
églises qui sont tout portuguèse où espagnole - c'est pas normal
ça: aucun style du pays! Tu penses que c'est normal?
(Non, mais tu y es venu en 1948: c'était un temps
d'autres moeurs.) Oui, que des chrétiens singalais où tamouls eux
dans leur milieu influencent des gens, c'est normal, parce
qu'ils ont une certaine culture chrétienne - que leurs gosses
deviennent chrétiens... Mais demander à un bouddhiste de se
convertir au christianisme, faire entendre que le christianisme
est la seule réligion - non!
(Ce n'est pas seulement la réligion, je comprends
maintenant.) C'est la culture, c'est tout. (Peux-tu me l'expliquer?)
La culture chrétienne n'est pas la culture bouddhiste. Le mariage
chrétien par exemple à l'époque était à l'église. J'ai vu des
mariages dans lesquelles on avait mis toute la cérémonie
boud-dhiste dedans, mais chrétien. Ça je comprends, mais faire un
mariage chrétien uniquement avec les rites romains? No! Avec des
rites de chez nous? Non, parce que tu changes complètement .?.
(Étaient-ce aussi tes pensées il y a cinquante ans?) Oui, mais leur
prêcher l'évangile - "Aimez-vous les autres!" - ... oui,
parce que j'estime qu'un bouddhiste qui aime son prochain est comme
un chrétien qui vit comme un chrétien.
(Il y a un demi siècle on disait au moins de
l'hindouisme avec ses nombreux dieux que c'était mauvais.) [Ayrinhac
reageert met een verwijzing naar de katholieke engelen, aartsengelen
en hele santenkraam, waar die mensen evenmin iets van begrijpen.]
Comprends? (Veux-tu dire que les archanges ressemblent aux déesses?)
Mais oui.
(Étaient-ce aussi tes pensées à cette époque?) Oh
non, oh non! À l'époque déjà je commençais un peu à se calmer,
mais j'ai connu un père oblat qui, lorsqu'il passait un moine,
crachait par terre. Le moine était le diable pour lui. J'ai connu
des moines bouddhistes qui étaient des saints. C'est la sainteté,
vraiment la sainteté. (Le père vraiment crachait?) Oui, mais
c'était un seul, ce n'était pas nombreux cela. À la fin du
dix-neuvième siècle c'était terrible. (Oui, j'ai lu des histoires
des oblats.)
[band 2] Quand on pense que quand je suis arrivé à
Colombo, à Moratuwa, que je voyais des gens se mettre à genoux
quand le prêtre passait dans la rue... (heftig:) Moi ça m'a
scandalisé! (Pourquoi?) Je ne suis pas le Bon Dieu quand même,
hein!? Le père de Moratuwa à l'époque, quand il recevait des gens
dans son bureau, ils faisaient une génuflexion. C'est pas le saint
sacrement, non!? C'est pour dire: il y avait une mentalité encore
qui rappele du temps des Portuguès.
(Revenons au Pettah: était-ce un quartier de
marchandise?) Oui, surtout Main Street était commerçante, et
derrière l'église Saint Philip Neris était le grand marché.
C'était un quartier commerçant: il y avait la gare du Fort, la gare
des autobus et cars... (Dans ce temps déjà?) Oui, et Front Street
était un lieu de passage. Le matin, quand les ouvriers du port
arrivaient par le train ou par car, ils passaient donc chez nous:
devant le centre de JOC, des milliers d'ouvriers passaient
par là.
(En mai 1949 tu as commencé au scolasticat des oblats
pour enseigner la loi canonique et le bouddhisme?) Oui. (Pouvais-tu
enseigner le bouddhisme?) Enseigner le bouddhisme aux élèves en
deuxième, en troisième année de théologie. Ce scolasticat était
à Bambalapitiya. (Qu'est-ce que tu pouvais enseigner du
bouddhisme?) La comparaison entre le bouddhisme et le christianisme.
(Est-ce que tu te souviens ce que tu as enseigné?) C'est loin!
(Tu m'as raconté que tu n'avais pas lu des livres sur le bouddhisme
auparavant.) Avant non, (lachend:) je me suis informé là bas;
je connaissais rien en bouddhisme. J'ai essayé à enseigner ce que
le bouddhisme disait par rapport au christianisme - tout simplement.
Mais ça c'est loin ça, ohlala c'est loin!
Après le scolasticat je passais deux mois en paroisse
avec le père Reymann à Bambalapitiya, et puis je suis allé au
Collège Saint Joseph, où j'ai été un an: en '51 j'étais déjà
au centre de la JOC. Au Collège Saint Joseph j'ai appris qu'il y
avait un mouvement jociste. (Le père Reymann aussi s'en était
occu-pé.) On ne peut pas dire qu'il a fait la JOC: c'était
juste un petit groupe de jeunes ouvriers, qui était avec lui; ce
n'était pas un mouvement. (Qu'est-ce qu'ils faisaient?) Je ne
l'ai pas vu moi: c'était bien avant que j'arrive à Sri Lanka. Quand
je l'ai connu, Reymann n'avait plus ce groupe.
(Peux-tu
me décrire le Collège Saint Joseph? Était-ce seulement pour
l'élite?) Non, pas nécessairement: il y avait tout. (Il ne fallait
pas payer pour ça?) Non, c'était le gouvernement, qui payait
les professeurs et tout. Il faut le demander au père Schmitt - c'est
lui, qui était en charge -, mais je ne pense pas que les élèves
payaient. (Combien d'élèves il y avait-il?) Quinze-cents,
deux-mille: à partir de [±] sept à [±] dix-huit ans. (Pour quels
élèves étais-tu là.) Je ne me souviens pas exactement l'âge:
quinze, seize. (Et Schram?) Au dessus, les hautes classes: première
et terminal - dix-sept, dix-huit, dix-neuf. Les miennes étaient la
troisième, seconde. [Voorzichtig zijn:
Ayrinhac hanteert misschien de Franse telling, die misschien
afwijkt van de Ceylonese.]
(J'ai compris qu'il y avait des activités sociaux?)
Oui, on a commencé entre autres Friendship House, pour les
bidonvilles. (Peux-tu me raconter de ça?) C'est décrit dedans [in
de memoires]. (C'est un peu vague. Qui prenait l'initiative pour
ça?) On a pris avec le père Schram l'initiative. (Pour les slums?)
Oui, quelques élèves de seconde et première (membres de la JEC) à
tour de rôle faisaient des classes de lire et écrire. - Les
enfants des bidonvilles venaient pour ça au bâtiment le C.A.M.
(Catholic Action Movement, à l'entrée). - Et il y avait des
étudiants de l'école de médicine qui venaient avec Edna et tout le
reste dans les slums pour les soins. (Les élèves des slums, ne
pouvaient-ils pas aller à une autre école?) Il n y avait pas
d'autre école. (Ne recevaient-ils pas d'enseignement?) Pas
tous, il ne faut pas exagérer: on avait une trentaine
d'enfants comme ça, qui étaient, non pas abandonnés, mais ils
n'allaient pas à l'école. (Comment pouvait-on rencontrer ces
élèves?) Quand on allait dans les bidonvilles pour question de soin
et tout le reste, on rencontre des gosses, simplement. Kinderen die
voor les kwamen, kregen een casse-croûte, ou une banane ou un
morceau de pain. Zij konden namelijk honger hebben. Et c'est là
que Eddie et Edna sont venus, parce qu'on avait envoyé une
circulaire pour demander de l'argent. Un jour je reçois une lettre
d'Eddie, qui me dit: "Père, ..." [Mémoires 95] C'est là
qu'on a fondé les Amis de la JOC, the Friends of the YCW. C'étaient
des adultes: des docteurs, des médecins, des bussiness-men.
(Tu as écrit que Friendship House faisait des
miracles.) (grinnekend:) Miracles, miracles... On ne faisait pas mal
des choses quand même. Le miracle étaient gens comme Edna, Eddie et
d'autres. Moi j'ai dit: c'est miraculeux, qu'ils
s'investissent pour aider les autres; c'est formidable! Je
n'ai fait de miracles, non!? Non, non. (J'ai compris que Catholic
Action Movement n'existait pas depuis quelque temps.) Il ne
fonctionnait plus. Il y avait une salle [et] un billard pour les
professeurs; c'est tout ce qui allait. En haut il y avait trois
ou quatre salles; on a demandé au recteur de nous les donner
pour faire quelque chose. On avait commencé une bibliothèque
aussi là. (Pour qui?) Pour n'importe qui. (N'y avait-il pas d'autres
bilbiothèques?) Si, mais même s'il y avait d'autres bibliothèques,
pour les gens du coin, les gens du quartier on peut avoir une
bibliothèque. Pourquoi pas? (Parce que, peut-être, on pouvait aller
dans une autre bibliothèque.) Bien sûr. (Alors pourquoi fonder
des bibliothèques?) Si elles ne sont pas à côté... (Était-ce
pour les gens du quartier?) Oui, oui.
Au centre de la JOC j'ai commencé un bureau d'emploi et
pendant trois, quatre mois j'étais en charge. (Comment trouver
du travail?) En contactant les patrons, contactant les commer-çants.
(Était-ce pour les catholiques?) (uitroepend:) Non, pour tout le
monde, oui! (Des bouddhistes et...) Oui, n'importe qui venait.
Il y avait le bureau national, mais nous avons fondé... Et ça
marchait très bien. On demandait au patron qui allait employer un
centain quotidation(?) et au jeune qui venait de trouver un emploi de
donner quelque chose sur le premier salaire. Il ne faut jamais donner
gratuitement, parce que ce qu'on donne gratuitement n'a pas de valeur
pour ce qui reçoit.
(Pendant sa visite à Ceylan, Cardijn a demandé au
monseigneur Cooray de...) ...mettre deux prêtres en charge. Et
c'étaient Schram et moi. (S'agenouillait-il devant Cooray?) Il s'est
levé et a fait comme une génuflexion et a dit: "Your Grace,
nommez tout de suite deux pères qu'on mette en charge de la JOC."
(L'as-tu vu?) Oui, j'étais présent. Moi je suis allé le premier à
Front Street, Schram est venu quinze jours après moi. (Alors Cooray
vous a donné l'église?) C'était le centre de la JOC déjà.
(Quelles sont les gestes les plus importants de Young
Christian Workers et Young Christian Students?) Quoi? (Ils ont
signifié quelque chose, je suppose.) Oui, la JOC et les adultes
de la Christian Workers Movement entre autre ont eu une influence sur
les syndicats. (Quelle était l'influence la plus importante sur
eux?) Ils ont pris des actions, par exemple la grève ..?.., c'est
uniquement le mouvement qui l'a décidée. C'était en connection...
Et même ils ont eu une influence dans le Ceylon Mercantile Union.
Ils ont eu une influence énorme sur les syndicats, si bien qu'on
disait que le père Schram était .?. politique, envoyé par le
Vatican. (Quelle était cette influence?) C'est difficile à
dire, ça. C'est trop loin maintenant pour te dire: ils avions
une action-ci ou -là, mais par leurs actions ils avaient une
certaine influence sur le monde ouvrier.
(En quelle direction?) Je ne peux pas te dire
exactement, on ne peut pas le peser. (À l'époque il y avait
une controverse entre marxistes et jocistes. Quelle?) Les marxistes
avaient peur de la JOC, tout simplement. (Ils ont peur quand les vues
ne sont pas les mêmes.) Justement. (Quelle était la différence?)
(lachend:) Je ne sais pas. On ne peut pas répondre ça: ça se sent.
(Un des buts du père Schram - et toi, je pense - étaient des
syndicats indépendants.) Oui. (Pourquoi?) On en voulait ..?.. du
communisme. (Pourquoi?) Parce-que le communisme à l'époque
c'était la lutte de la classe ouvrière. Et ça on ne voulait pas;
comme en France, comme partout: on ne voulait pas cette lutte de la
classe ouvrière. (Qui ne le voulait pas?) Qui ne le voulait pas? Le
bon sens, tout simplement. (Peux-tu m'expliquer?) (Ayrinhac
lacht: Expliquer, non. Je ne comprends pas ce que tu veux. (Je veux
savoir les différences.) Les différences! Il y a une
différence entre le communisme et la doctrine sociale des chrétiens,
tout simplement! (Henk Schram et toi voulaient changer la
société, je pense.) Oui. (Quelle société vouliez-vous?) Une
société juste, pas une société d'esclaves d'une idéologie. Car
le communisme était une idéologie, et c'était l'esclavage! (Une
société plus juste, qu'est-ce que ça voulait dire?) C'est à dire
moins d'esclaves d'une idéologie. Tout simplement, je ne peux pas te
dire autre chose, moi.
(Néanmoins des changements dans la société?) Oui,
bien sûr des changements dans la société: des salaires plus
justes. Comme partout, je te dis, comme partout à l'époque. (À Sri
Lanka ce n'était pas la coutume des catholiques d'être très
actifs.) (lachend:) Bien sûr, peut-être, mais c'était ce que nous
voulions: une justice sociale, mais pas menée par une
idéologie qui... Il y avait deux sortes de communisme là bas:
communistes de Moscou et communistes de Pékin. On ne
voulait pas une influence communiste, qui était vraiment une
influence de dictature. C'est tout ce que je peux dire.
[Ayrinhac herinnert zich niets van
sociale enquêtes (social
inquiries): J'étais pas en charge du
mouvement des adultes.
A.
herinnert zich ook niets van het bezoek van pater La/ele
en
wat in die tijd heeft gespeeld. Hij kan evenmin een
behoorlijke verklaring geven voor het
bezoek van een offi-
cier van de premier aan Schram
tijdens een staking. (Onder
vraag 5)]
YCW zou het met die staking eens zijn geweest: Même si
elle avait été commencé par les communistes, on était pour la
grève: on était pour l'ouvrier - ça ce n'est pas coopérer avec
les communistes. (Daar kan in katholieke kring anders over zijn
gedacht.) Je m'en fichait; ça m'était égal!
(Marcel, tu as aussi décrit [Mémoires 100] que les
chaises volaient dans la salle.) Ça c'étaient deux syndicats de la
Poste. Ce jour-là il y avait une réunion: ils avaient demandé de
leur prêter le hall (la nef) de l'église - c'était un endroit de
réunion. Alors ils ont commencé à se battre dans la salle, à se
jeter des chaiser, à casser des chaises, mais c'étaient nos chaises
à nous. Il y avaient deux types sur une table pour arranger(?) à la
foule. Moi je suis monté sur la table, j'attrape les deux types et
je les ai mis en air. Quelq'un avait téléphoné la police pour
venire tout de suite parce-qu'il avait une bagarre au centre de la
JOC, mais quand les policiers sont arrivés, tout le monde était
dehors, dans la rue, où ils continuaient leur bagarre. Je n'étais
pas facile à l'époque!
(Marcel, tu étais aumônier de Young Christian
Students.) Oui, pendant un an et demi. (Quel était le but de YCS?)
Comme tout le mouvement: préparer les jeunes à la vie. On a
essayé de les tourner aussi vers la culture de la campagne,
développer la question paysage, la question agriculture.
Zij konden immers niet allemaal ingenieur worden. Mervin Franky
- encore étudiant - a essayé par exemple d'innover un nouveau
labourage des rizières: non plus labourer avec des buffles
seulement, mais avec des tracteurs. On avait importé un
tracteur japonnais, un tracteur ordinaire, mais il y a d'eau
dans la rizière. Men heeft daarom de wielen aangepast en is
geslaagd à convertir les paysans à ce modèle de labour, qui est
moins pénible que la charrue avec des buffles. On a commencé le
mouvement (YCS), c'était nouveau. On a essayé de faire quelque
chose. On n'a pas réussi tellement à faire grande chose, mais on a
essayé quelque chose.
(Peut-être tu peux me raconter quelque chose de ta
méthode avec les étudiants.) C'était la même chose: voir, juger,
agir. C'était la méthode des contacts surtout. À chaque réunion
on demandait: "Quels sont les contacts vous avez eu cette
semaine? Qu'est-ce que vous avez fait avec lui?" Alors
chacun disait: "J'ai rencontré un tel. On a essayé de faire
ceci ensemble." Par exemple dans les collèges à l'époque -
maintenant dans nos lycées c'est la bagarre, c'est la pagaïe!
[de Franse scholieren zijn op dat moment erg onrustig] -... Déjà à
l'époque il y avait aussi ...?... dans les collèges, mais(?) des
étudiants qui essayaient de faire comprendre aux autres que ma
foi(?) il fallait se préparer pour la vie, simplement.
Bien sûr on a atteint très peu de
monde à l'époque, on était très peu nombreux. (Qu'est-ce que ça
veut dire, peu de monde?) Peu de militants. Mais la JEC a donné à
la JOC des leaders déjà tout préparés, comme Vivian Silva (un
militant actif encore, qui a été un meneur de la JEC au Collège
Saint Sébastien à Moratuwa) et Rienzie Rupasinghe (le président
internationale de la JOC, qui après a été à Rome dans Pax Romana
- il est un des laïques qui a été à la Curie Romaine!). Si la
JEC a reformé à ce moment-là de mon temps simplement quatre ou
cinq militants comme celà, elle avait accompli son travail. Mais
exactement je ne peux pas te dire les nombres. Ça se calcule pas,
ça; on ne pèse pas comme ça. (A. lacht.)
(Je comprends. Qu'est-ce que tu
espérais que les étudiants allaient faire dans leur vie?)
D'être des hommes capables de mener dans leur vie une action.
Laquelle? Ça dépendait de où on se trouverait. Alors: d'être des
meneurs.
(Marcel, entre autres toi et Henk Schram voulaient
changer la société.) C'est sûr, société ouvrière, surtout les
ouvriers: une société plus juste. (L'archévêque, était-il
d'accord avec vous?) Oui, oui, peut-être il n'était pas tellement
d'accord des grèves. Quand il a appris que nous étions dedans, il
n'était pas tellement... (A. lacht.) (Qu'est-ce qu'il a fait quand
il y avait une grève?) Il n'a rien fait, lui. (Alors, pourquoi
dis-tu que peut-être il n'était pas tellement d'accord des
grèves?) (stilte) (Faisait-il des signes?) Oui, plus ou moins, plus
ou moins qu'il n'était pas tellement d'accord, mais il ne nous l'a
pas dit.
(Il ne t'a pas appelé...?) Non, non, non. (...pour te
dire: je te l'interdis!) Non, non, non. (Non?) Non, non. (Est-ce que
ça veut dire que toi et Henk étaient un peu indépendants?) Ça
c'est sûr: l'évêque nous laissait libre. C'était pas un évêque
tellement social, mais il nous laissait agir.
(Et il vous payait?) Oui, il nous a payé, comme tous
les prê-tres: on avait un salaire tous les mois. (Ça veut dire que
votre travail lui valait quelque chose.) C'est sûr: pour les
mouvements il a approuvé les aumôniers. Et approuver les
aumôniers, c'était les payer. On n'avait rien. Dans les
paroisses ils avaient les .?., ils avaient les deniers du culte, mais
nous n'avions rien du tout. (Mais ça veut dire que l'archévêque
était d'opinion que votre travail était...) Bien sûr, bien sûr,
bien sûr, je n'ai jamais douté de ça. (Mais pour-quoi? Tu
disais qu'il n'était pas tellement social.) Il n'était pas de type
pour publier...[band 3] Il était plus tourné sur l'apostolat des
paroisses, la liturgie, les sacrements et tout la reste: il
n'était pas tellement tourné vers le social. (Alors pourqoi vous
payait-il?) Il nous payait un salaire parce que nous faisions un
travail. On était missionnaire comme les autres. C'est pas
la peine pour insister, non, non, non!
(Important pour les mouvements étaient gens comme
Lionel Abraham. Qui était-il?) C'était un type vraiment droit,
sincère. N'oublions pas qu'il était marié et que sa femme l'a
quitté pour aller avec un autre. Et cet autre habitait pas loin de
chez lui. Il voyait sa femme et cet autre très souvent, mais il
n'a jamais eu de la haine. Et il a été d'une sacreté, d'une pureté
cet homme-là: il a pu faire la messe tous les matins. Il était
patron d'une grosse firme, un Photocinex(?) à côté Galle Face
.?. - pour des appareils de photo, de télévision, tout ça, un
bussiness formidable. Ce type-là a été d'une honnêteté. Quand il
récit le Notre Père, il oublie toujours quelque chose:
`Pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous
ont offensé.' Il disait: "Comment le dire? Je pardonnai pas à
bon homme qui m'a pris ma femme!" (A. lacht.) C'était un type
sensationel, une sorte de sainteté. Pour moi il était un ami, un
copain vraiment formidable. On allait souvent chez lui avec
Schram. (Il pouvait aussi faire quelque chose pour la JOC.) Oui, il
nous a aidé, financièrement et tout. Oui, il a employé de nos
jeunes.
(Des amis étaient aussi des gens
comme Eddie et Edna de Silva, Walter Abhayaratna...) C'est sûr, et
Brigitte, sa wife and Susantha, l'aîné de la famille. Une
vingtaine de familles - c'étaient des adultes: médecins,
avocats, bussiness-men. Carl (Rodney?) de Mel était planteur. Joe
était son frère. Ils étaient six frères; les autres étaient
Royce(?), Maurice... Rodney, le planteur, avait marié une Parsi
- des types qui viennent de Perse; c'était le culte du feu - qui se
convertit au catholicisme. Chez elle on a été passer des
vacances dans la plantation à huit-, neuf-cents mètres d'altitude
avec Schram; tous les matins elle nous changeait nos serviettes, elle
nous changeait nos serviettes de table - tous les matins: la propreté
incroyable, ça fait le Parsi, (lachend:) elle se lavait les
mains .?. fois par jour. (Qu'est-ce que pouvait faire un planteur par
exemple?) Il a embauché par exemple un type qui cherchait du
travail, et ce jociste est devenu planteur à son tour. Tous ces
gens nous ont aidé, financièrement aussi. Eddie heeft mensen
kosteloos bijgestaan; docteurs donnaient des consultations
médicales sans se faire payer. (Consultations à qui?) À qui
étaient malades: des ouvriers. (A. lacht.) (À jocistes?) À
n'importe qui, n'importe qui! Non, non, c'était pas pour les
jocistes: c'était póúr tóút le monde, hein?
Ce centre d'assistance était pour aider tout ce qui en
avait besoin, pas question de catholiques là! Au collège moi
je dirigeais au début Saint Vincent de Paul. J'avais un musulman qui
en venait, en réunion. Un jour on va oublier à faire la prière au
début...c'est lui qui m'a dit à le faire, un musulman qui
était au collège (mais il faisait parti de l'équipe de Saint
Vincent de Paul)! Quand on fait la - je dis pas `charité',
parce que j'aime pas le mot -, quand on aime quelqu'un, n'importe
qui peut l'aider. Un bouddhiste aidera aussi un catholique. Dans
le social, il y a pas question de réligion: tout le monde peut aider
tout le monde, et tout le monde peut être aidé par tout le monde.
(Ce qui m'a étonné beaucoup, est que tu as pu prendre
des prostituées d'une maison...) (A. lacht.) (...parce que je pense
que, si on fait cela, l'autre appele la police, qui demande la femme
à rentrer.) Ça se ne fait pas comme ça là-bas. Même en France
les bordels - la police, ils savent qu'il y a des filles dedans, mais
on n'en entre jamais, puisque les maisons de prostitution sont
légales. La même chose en Ceylan. (Ce que tu as fait, était
illégal.) Non, pas illégal du tout, parce qu'ils avaient pris des
filles, ils les avaient fait esclaves pour les envoyer ensuite aux
États Unis, en Europe! (Étaient-elles prises contre leur volonté?)
Bien sûr: ils faisaient une annonce de travail - on demande une
dactylo pour un tel travail -, une fille se présentait...prise!
(Oui?) Oui, mais en France, dans nos pays c'est la même chose: les
prostituées sont pas volontaires bien souvent.
J'ai appris un jour qu'une des nos militantes jocistes
était là. J'ai dit au père Schram: je fais la sortir! "Tu
fais te tuer par le souteneur!" En plein jour, onze heures du
matin, je suis entré dans le bordel, en soutane... La bonne femme
qui est en bas... Mademoiselle Kallender(?), est-elle ici? "Oui,
en haut, la porte à gauche." [A. maakt hier gebaren bij.] (Ça
veut dire du respect pour la soutane?) Non, elle était choquée de
me voir entrer. (Parce qu'elle pensait...?) Justement. Mademoiselle
Kallender(?) me disait: "Père, il y a une bouddhiste et
une hindu, prises comme moi." J'ai amené les trois filles dans
un couvent pourque les souteneurs ne les trouvent pas. Mervin
Franky(?) était le chauffeur. Après j'ai été à la police,
demander un type qui vient avec moi pour chercher les valises.
(N'avais-tu pas peur du souteneur?) S'il avait voulu
faire quelque chose contre moi ou contre père Schram, il était
lynché, tué par les gens. Il y a eu des assassinats dans la petite
rue derrière Maliban Street. Un lieutenant de vaisseau
hollandais se faisait tuer derrière chez nous en plein nuit: il
avait cherché des hosties à la paroisse Saint Philip Neris à
deux-cents mètres de chez nous et a été égorgé. Mais moi, Marcel
Ayrinhac, j'allais tous les jours, des fois à minuit du centre
jusqu'à Chekku Street, je passais toute cette petite rue, personne
m'a jamais touché, personne, parce que s'ils m'auraient touché ils
étaient finis là-bas! Schram la même chose. Le souteneur m'a
téléphoné après: "Mon père, je vais vous tuer!" Eh
bien, viens tout de suite; je suis tout seul au centre! Il n'est
jamais venu: les types de la rue l'auraient... (Oui?) (lachend:)
...peut-être pas tué, mais il aurait passé un mauvais quart
d'heure. (Vous étiez défondus par les gens?) La JOC, le mouvement
ouvrier, avait un impact formidable dans le quartier. Je peut
pas te dire qu'est-ce qu'on a fait pour ça, quelles sont les actions
qu'on a eu, mais il y avait ce qui faisait que la JOC avait un impact
formidable sur la population.
Ça se chiffre pas, mais c'est un ensemble qui fait dire
qu'on avait d'influence dans le pays, jusqu'au premier ministre.
C'est sûr: la JOC a fait du travail à l'époque, mais je ne peux
pas te dire exactement ce qu'elle a fait. C'est trop loin.
(Une parti qui était aussi là, est la UNP. Quelle
était la relation entre la JOC et le UNP?) Je ne me suis jamais
occupé du politique. Je ne pense pas que le père Schram s'est
occupé de savoir quelle influence nous avions sur le parti.
(Marcel, je me demande comment les mouvements étaient
étendus dans le pays.) On a commencé surtout à Colombo, que ce
soit la JOC ou soit la JEC ou mouvement ouvrier. On a eu déjà
quelques petits .?. à Kandy, à Jaffna - pour la JEC il y avait
un groupe à Jaffna... J'ai été à Jaffna moi-même pour commencer
le groupe; j'ai parlé aux étudiants du Collège Saint Patrick (aux
grands: troisième, seconde...). Alors ils ont envoyé, quand on a eu
la fameuse réunion à '55, trois du Collège Saint Patrick et trois
filles du collège des soeurs là haut - six membres de Jaffna sont
venus à la réunion. Il y en avait de Gampaha... Je ne me rappelle
tous les noms, mais il y en avait de Moratuwa... À Colombo il y
avait six collèges de Colombo, alors dix-huit jeunes de Colombo à
la réunion. (Mon impression était que les mouvements étaient
concentrés un peu à Colombo...) Mais oui, tu fais pas une
maison à un jour, non. J'ai eu le mouvement trois ans vraiment, à
partir de '55. (Mais mon impression est correcte?) Oui, en a commencé
à Colombo, mais petit à petit... Je ne sais pas où on est
maintenant. On avait réuni d'un trentaine de collèges, pour cette
grande réunion à .?. de voir ce qu'il pouvait faire, et
quelques-uns déjà ont commencé. Moi j'étais seul, je ne pouvais
pas être partout: à Jaffna, Kandy, Chilaw, Galle... (Le mouvement
n'était pas très répandu par le réunion?) Non, même la JEC a été
surtout Moratuwa et tous les collèges de Colombo. Il y avait
une dizaine de collèges en tout. Je n'ai pas eu le temps.
(Comment était le mouvement étendu par les classes de
socié-té?) Comment? (Christian Workers Movement, l'ACO, était
un peu une groupe des gens éduqués.) La JEC était des étudiants.
Ils parlaient tous anglais, dans les collèges: on ne parlait pas
singalais à Saint Joseph, Saint Pierre ou Saint Benedict. Quand le
gouvernement a mis une loi comme quoi la langue singalaise devait
être la langue parlée dans les tribunaux, Eddie de Silva a dû
apprendre le singalais pour plaider: il connaissait le singalais
ordinaire, mais pour plaider il faut des mots spéciaux. À l'époque
tout [ook op andere gebieden] était en anglais. (Et ça est aussi
vrai pour la JEC?) Oui, c'était en anglais à l'époque. (Est-ce que
ça veut dire aussi que le mouvement était un peu d'une élite?) Une
élite, si tu veux. (Une élite d'une classe...?) Attention: aux
collèges il y avait des types des conditions très humbles des fois,
et ils parlaient anglais dans ces collèges. Rienzie Rupasinghe par
exemple était d'une famille d'ouvriers. Ça ne l'a pas empêché
d'aller au sommet. Et beaucoup comme ça. Ce n'était pas du tout
l'affaire d'une élite.
(Le mouvement ne s'est pas répandu à la région
tamoule, je pense.) Non, tamoule non: deux représentations à
Jaffna, c'est tout. Comme c'était en anglais, ils pouvaient venir.
(Marcel, je me demande en général si l'élite de la
société et les ouvriers pouvaient coopérer.) Oui, pourquoi pas?
(Parce que ailleurs c'était très difficile.) Dans les mouvements il
y avait l'élite et le type ordinaire des ouvriers: il y avait pas de
différence entre le patron et l'ouvrier. (Je sais, mais je peux
m'imaginer aussi que les demandes d'une élite diffè-rent des ceux
des ouvriers...) C'est sûr ça, partout. (...et qu'il y a peut-être
des divergences d'opinion.) C'est sûr ça, leurs mentalités étaient
différentes; de bewegingen verschilden in dezen niet van de
wereld, maar dat verhinderde hun leden niet om met elkaar samen te
werken: le mouvement fraternisait gens comme Walter Abhayaratna
et Pat Peiris la même façon. [Ik merk op dat dit later niet meer
mogelijk was.] (Je me demande pourquoi c'était possible à l'une
époque et pas à l'autre.) Va chercher la réponse à Sri Lanka! (A.
lacht.) Moi je ne suis pas le Bon Dieu. (Peut-être moi j'ai la
réponse: la société a changé. (...)
Environs '70, alors après Henk Schram, le mouvement
s'est dé-chiré.) C'est possible, parce qu'il faut dire que
Henk avait une influence sensationelle. Personne n'a pu le remplacer.
(Pourquoi pas?) Il avait un charisme, étonnant, de rassembler des
gens: il faisait les grands descendre et les petits monter - et
se rencontrer! Schram avait un charisme que j'ai toujours admiré -
naast hem was ik klein. Comme De Gaulle il était un homme
extraordinaire.
(Tu me disais que Henk Schram était le penseur et toi
les jambes.) (lachend:) Moi j'étais les pieds. Lui était la tête,
moi j'étais les jambes. (Est-ce que ça veut dire que Henk Schram
pensait et toi tu faisais le travail?) Non, il travaillait
aussi, mais pour certaines choses il me disait: "Va-y
maintenant!" Et il voyait déjà en Asie comment ç'allait se
développer petit à petit.
(Environs 1956 il y avait des efforts de l'Australie à
reformer les mouvements en mouvements anticommunistes. Bob
Santamaria...) Oui, et il y avait aussi un évêque envoyé de
la Curie romaine - je ne me rappele plus son nom - c'était toute une
histoire, mais je ne peux pas te dire exactement ce qui s'est passé.
Schram m'en a parlé à l'époque, mais c'est tellement loin; j'ai
oublié tout ça. Je me rappelle le nom de Bob Santamaria, mais
de ce romain... (Edna de Silva m'a nommé un father La/ele.) [A.
herinnert zich niets van de affaire: hij heeft de man niet ontmoet en
herinnert zich niet dat hij boos is geworden toen Edna de Silva
hem vertelde dat de man in haar huis een praatje had gehouden.]
Peut-être, mais c'est sortie de ma mémoire. (Il y avait une
conférence en Australie...) Schram a été là. (...et peut-être le
père Fortin.) Non, Schram seulement. (Après la conférence il
y avait une divergence d'opinion entre le père Fortin et Henk
Schram.) Fortin n'a pas été là-bas pourtant. (Peut-être il a
entendu des idées.) Peut-être, mais jamais on ne m'a parlé de ça.
Schram a été en Australie et est revenu plutôt fâché
qu'enthousiaste. (Sais-tu pourquoi il était fâché?) Non, c'est pas
clair maintenant dans mon esprit, c'est trop loin.
(Le père Joe de Mel, quelle type était-il? Avait-il
des autres idées?) Non, c'est un type sensationel, c'est un type
vraiment bien, mais il était indu(?) de la renommé de sa famille:
amiral de la marine, général en chef de l'armée, bussiness-man,
planteur de huit-cents, mille hectares, et puis Joe de Mel prêtre -
une grande famille, une des plus grandes familles de Colombo à
l'époque. (Qu'est-ce que ça veut dire pour les idées de Joe de
Mel? Avait-il d'autres idées que toi par exemple?) Je peux me
tromper, mais il n'a pas supporté que ce soit moi, petit Français,
qui soit en charge d'un mouvement comme la JEC. Moi j'en suis
persuadé: il a tout fait pour me faire mettre à la porte. J'étais
prêt moi, je n'avais discuté: je dirais `Prends le mouvement, tu es
plus capable que moi!' Il connaissait davantage la mentalité des
gens du pays. (Pourquoi?) Il est du pays quand même. (Tu étais
travailleur et lui d'une riche famillle.) Ça ne veut rien dire ça.
Il pouvait faire très bien. (Tu es d'une famille des
travailleurs...) Non, c'est sûr: c'était aux Singalais à prendre
le mouvement. Ça je comprends. S'il me l'avait demandé
gentillement, j'aurais donné le mouvement.
Tout à partir: ensuite je ne suis pas capable dans une
paroisse parce que je connaissais pas le singalais suffissament,
et apprendre le singalais à quarante-deux ans, non! Alors je suis
parti. Mais bien comme il faut: j'étais mis à la porte! Mais je
n'en veux pas Joe de Mel.
Et j'avais demandé à Thérèse Silva et à Rienzie
Rupasinghe, les deux scrétaires, que l'archévêque avait payé le
jour on a eu cette fameuse réunion cinq(?) jours à Kotahena de tous
les leaders - il payait les salaires des deux, qui étaient
secrétaires-généraux de la JEC...
(Rienzie était-il d'une famille simple?) Oui, très
simple. (Et Thérèse?) Aussi, un peu plus fortunée peut-être...
Non, elle était une fille très simple. La preuve: quand elle est
partie - elle a quitté le mouvement avec Rienzie: (lachend:)
ils n'on pu rester avec Joe; ils étaient habitués avec moi - elle
est devenue receptioniste dans un hôtel à Nuwara Eliya. Elle était
une fille simple, mais intelligente, intelligente, oh la la, et elle
a fait un travail dans la JEC. Quand nous avions des grandes
réunions, c'était elle avec Mervin Franky(?) et Rienzie Rupasinghe,
qui préparaient tout: les questionnaires, tout. Elle surtout était
intelligente. À '63, quand je suis passé à Colombo, j'allais la
revoir. Elle était mariée avec un avocat tamoul. J'ai mangé chez
elle et avais une réunion avec une vingtaine d'anciens jecistes. (Te
souviens-tu le nom de son mari?) Non, et je ne sais pas si je l'ai
quelque part.
(Marcel, c'étaient mes questions. Y a-t-il autre chose
que tu veux me raconter?) Sri Lanka est pour moi comme la première
fille d'un garçon: elle est toujours dans son souvenir. C'est
ma fiancée, Sri Lanka. J'ai une amour pour Sri Lanka que je n'ai pas
pour mes autres missions. J'étais à Laos, mais c'était pas la même
chose. Sri Lanka restait dans mon coeur comme une fiancée dans le
coeur d'un garçon...qu'il a épousée en suite. Comprends? Moi j'ai
épousé Sri Lanka. Sri Lanka, ce sont des personnes que je vois. Je
les ai dans mon esprit, et tous les matins je dis: "Seigneur,
voilà mes intentions pour aujourd' hui! Pardonner-moi de vous
donner toutes ces intentions, vu la pauvreté de mes prières."
Je regarde un moment et dis: "Seigneur, aujourd'hui tout
cela, hein! Il faut y penser, Seigneur! Si non, je me fâche!"
Et quand je me fâche, c'est dur! (Je l'ai entendu.)
Pour les prisonniers que j'ai connus et ceux qui sont
prisonniers maintenant, pour les malades que j'ai connus, pour
les oblats que j'ai connus, tous ceux que j'ai connus au cours de mes
différentes missions - Sri Lanka, les Antilles, le Laos - pour les
enfants martyrs, pour la paix dans le monde, pour mes parents bien
sûr, les défunts de ma famille. Je ne prie pas pour mes parents:
s'ils ne sont pas à paradis cinquante ans après, personne n'ira à
paradis, non? Alors, avec la vie qu'ils on menée: nourir, éléver
douze enfants - s'ils sont pas à paradis, je refuserai d'y aller!
Lis
ça, ça c'est ma dévise: La
richesse ne se mésure pas aux choses que l'o/en possède, mais à
celles dont on sait se passer.
C'est la pauvreté, qui est la plus grande richesse: Saint François
d'Assise a été un pauvre, mais a été le plus grand riche de
l'humanité.
Geen opmerkingen:
Een reactie posten